Note filmique #1

 Le Geste :

      Le vigneron effectue une tâche, on suit le geste, on détaille le geste, on suit le corps, on suit le regard, on se concentre sur l'essence de l'action, on essaie de découvrir comment ce geste parfait est issu de la transmission à travers le temps des générations de vignerons, autant que de la conscience propre de l'homme qui est là devant nous. Cela se fait par la parole qui accompagne le geste, par une recherche du personnage sur l'histoire de ce geste, et par la prise de conscience de ce qu'il représente aujourd'hui dans sa vie. Il s'agit donc d'un regard très précis, centré sur le personnage principal. Le monde extérieur n'existe pas, ou très peu à ce moment là.


ñ     1-1      Long plan descritif de la main de P. le vigneron bourguignon, qui examine, qui recueille, qui mesure, qui éclarcit une vigne. Il parle de ce geste du vigneron, de tous les gestes du vigneron : qu'est-ce que c'est , d'où est-ce que cela vient, dans l'histoire, est-ce que ça a évolué, est-ce que ça raconte quelque chose.
ñ     1-2      En Géorgie, S. le vigneron fait pareil, il soigne sa plante, éclaircit. Il décrit la vigne géorgienne, son goût à revenir à des cépages d'avant, à retrouver des méthodes de culture différentes, plus anciennes. Le geste traditionnel, la culture traditionnelle, qu'est-ce que ça peut apporter aujourd'hui ? Pourquoi en Géorgie, ballottée dans les tourmentes des invasions au cours des siècles, a-t-on l'envie de revenir à des formes passées ? Alors que le monde moderne s'ouvre, s'accélère, se simplifie aussi ?

La quête du tamada


Géorgie - octobre 2010
Un après-midi, rencontre d'un groupe de jeunes sur la place de Velitsikhe. Discussion. Qui est le meilleur tamada du coin ? Discussions animées entre eux, hésitations, on nous jauge, les vieux se rapprochent, qu'est-ce qu'on veut ??? Le meilleur tamada ? Bon, on nous indique une Lada bleue garée juste à côté. Une fumée de cigarette en sort. Deux types sont assis, ils attendaient, ils savaient déjà bien ce qu'on voulait.
On leur demande si ils sont vraiment tamada, on discute, allez, on y va, c'est parti pour la journée, rendez-vous dans une petit resto fermé le long de la route, on ouvre la salle, des femmes s'affairent, les plats arrivent, les pichets, les bonbonnes, le couvert se dresse ; en route, on a quéri un guitariste, un chanteur, un ivrogne, et  nous voila partis pour des chants, des récits, des discours, des poèmes, des heures de compagnie étrange, puuissante, qui fait remonter, non pas des souvenirs, parce que en france nous ne connaissons pas ce genre de rituels, mais qui fait peut-être remonter une mémoire collective très très ancienne, de ces inscriptions indélébiles que l'humanité a enfouie au fond d'elle-même depuis les origines, depuis ce néolithique qui ici, en Géorgie, a vu naître le premier vin !

L'esprit du vin ?


Racines, c’est 2 visages :
-          c’est une humeur maligne, une essence rare et subtile qui enveloppe et enchante, ouvre des sensations et des visions.

-          C’est une comédie sociale qui reflète nos vies, nos valeurs et nos rêves.

C’est : Ordre et désordre, géométrie et forme libre, rigueur et inspiration...



Racines, projet documentaire

Le projet documentaire est triple : réaliser le film documentaire sur l'Histoire du Vin, éditer un livre de photos et de textes qui met en perspective les lieux  et les gens de l'Histoire du Vin et d'aujourd'hui, enfin partager ces ressources sur Internet, afin d'offrir cette connaissance et ce regard en permanence à ceux qui voudraient le partager.

Cette aventure documentaire explore les liens complexes, permanents, amoureux ou haineux que le vin à toujours tissé avec les hommes ; il ne s'agit pas de faire l'éloge du vin, ni le procès, mais bien de parcourir les lieux sur Terre où s'est tissé une relation forte entre la civilisation et cette boisson mystérieuse.

Ce blog est le carnet de notes de ce voyage documentaire, il veut faire partager les idées, les anecdotes, les aventures, les rencontres, le long cheminement de la création cinématographique comme littéraire, les joies ou les découragements, il se veut aussi le lien avec le public qui plus tard verra le film ou lira le livre. Cet échange va permettre une nouvelle ouverture des auteurs vers le monde, va instaurer peut-être un dialogue où le contenu documentaire et humain s'en trouvera forcément enrichi.

Tri à la vendange au Clos-de-Tart


Clos de Tart / septembre 2010
Sylvain Pitiot a réunit une équipe réduite de vendangeurs expérimentés pour trier directement dans les vignes. D'habitude on vendange et on installe une table de tri devant les cuves, ce qui permet de vendanger vite, mais cela mobilise une équipe de trieur supplémentaire. C'est un essai, pour la vendange de parcelles expérimentales du Clos.
Le résultat est mitigé, car cela demande beaucoup d'attention, de discipline et d'expérience de la part des vendangeurs pour bien enlever le pourri des grappes, et cela retarde la vendange. L'avantage est que le raisin ne subit presque plus aucune manipulation avant d'arriver à la cuve et bien sûr c'est une très bonne chose !

Dionysos, le chaos libérateur

      Dionysos a été un pilier du Panthéon grec, vénéré par les citoyens, en tant que force créatrice de désordre, souvent opposé à Apollon qui représentait la stabilité et l’ordre sur lequel une société peut exister et prospérer. C’est intéressant de voir que la société grecque acceptait le rôle vital, stimulant et nécessaire des pulsions violentes, destructrices et primaires qui appartiennent au fonds de l’humanité malgré le danger qu’elles représentent pour la stabilité de la société. C’est une leçon qui est toujours d’actualité, où les sociétés sont toujours tentées de réprimer sans nuances les manifestations « asociales », violentes et destructrices.

Kvevri


Cimetière de "kvevrebi", les jarres géorgiennes qui étaient enterrées et où on fait le vin à la méthode traditionnelle karétienne.
(Velitsikhe, Kakheti, Géorgie)

Lien : Association de promotion des Kvevri : http://www.kvevri.org/

Le 1er vin de l'humanité !



C'est dans cette jarre que l'on a bu le premier vin de l'humanité !!
Découvert à Shulaveri en Géorgie, il est daté de 6 500 ans avant notre ère.
Il est visible au Musée national, à Tbilissi.

Une histoire vieille de 10 000 ans

C'est une histoire vivante, qui démarre il y a dix mille ans...
Est-ce que on peut se représenter 10.000 ans ?
On situe là le début du néolithique. Des groupes d'hommes, bien développés pour leur âge, disons, pour l'époque ! c'est à dire que les hommes ont depuis longtemps établi un langage évolué, ils façonnent des petits objets en terre cuite, ils peignent les murs des cavernes ou ils sculptent sur la pierre des scènes de leurs vies ou de leurs croyances... On en retrouve quelques unes, mais ce n'est vraiment qu'une tellement infime partie de ce qu'ils ont dû produire !
Mais surtout, ils parlaient, ils se parlaient, ils contaient les histoires, les légendes, les épopées, ce tissage infini de récits venus de leurs ancêtres, des autres groupes d'hommes croisés sur les chemins du nomadisme,

Histoire(s) du Vin

Parcourir l'Histoire par l'Histoire du Vin...
Parcourir le monde en buvant avec les gens rencontrés dans les tavernes, fouiller dans notre mémoire pour pister la trace de la fête collective, révéler le lien universel qui relie les hommes, l'ivresse !