(mise à jour)

Addition de la vidéo de l'interview de Nana Rusishvili (paléobotaniste)
au post Petit cours d'archéo-botanique

Racines-story


Note Filmique #4

Une des questions qui se pose dans le documentaire d'histoire, c'est la reconstitution historique !
Parce que c'est bien sûr un des buts, disons un des attraits de l'histoire, c'est la capacité d'évocation du passé, plonger, s'immerger dans le passé, bref, dans un univers... de fiction ! 
Donc comment ne pas envisager ça dans ce docu !!
Le problème est que la fiction est difficile à mélanger avec de la non -fiction. Soit on est plongé dans un univers fictif, on y est bien, on vit avec les personnages, on s'identifie, et alors on n'a pas envie d'en sortir à tout bout de champ, interrompu par des interviews sérieux et tout. 
Soit c'est juste de l'illustration plaquée là d'une façon artificielle et ça n'a guère d'intérêt !
L'intérêt de la fiction est de faire vivre des gens dans des situations d'époque. Perso, c'est nettement les gens communs qui m'intéressent, ceux qui composent l'essentiel de la société, pas les rois ni les papes ; donc, on fait revivre une scène dans l'histoire, avec des gens qui vivent un instant particulier de leur histoire, un moment qui nous sert d'exemple pour raconter la relation au vin des sociétés à chaque époque. 
On découvre des personnages, on s'identifie, on comprend leur psychologie, leurs relations etc.
Comment basculer, alors qu'on est bien chez ces gens là, qu'on a du plaisir à être plongés dans l'histoire, comment les quitter pour se plonger dans une analyse scientifiques, une explication, une démonstration ??? 

On immerge le présent dans le passé, on rend ludique le sérieux, et on fictionnalise la fiction (!!!), c'est-à-dire on prend du recul, on intègre un élément réel dedans, notre scène de fiction devient une scène, un théâtre, un plateau de reconstitution historique, et le scientifique y entre un peu intermédiaire entre fiction et réalité.
Après, il faut voir aussi que ça peu vite devenir ringard, l'archéologue qui se balade au milieu d'une scène de fiction. Il faut voir à décaler les deux scènes, fiction historique et scientifique intervenant dans la fiction historique !
Figer la scène de fiction en image de synthèse est évidemment une vraie bonne solution, seulement les moyens de production deviennent beaucoup plus lourds !!



Condrieu, veilleur du Rhône

Comme en Côte-Rotie, la vigne est prête, les bourgeons sont sur le point de s'ouvrir, le fleuve gronde encore des pluies de la fin de l'hiver.

Côte-Rotie, début de saison

Avril 2013, la Côte sort d'un coup de l'hiver, la saison démarre, la sève arrive.

Le vin sous la neige

Géorgie, Imereti

du vin sous la neige from danderen on Vimeo.


Février ; la neige est tombée toute la journée, intense, lourde, bientôt 20 cm ajoutés à ceux de l'hiver. Andro veut remplir les cruches et les bouteilles en plastique du vin de sa production. C'est dans le jardin que ça se passe ; les kvevri, les jarres sont enterrées là, celles que l'on avait rempli de jus du raisin vendangé cet automne, foulé dans le vieux "marani".
Sous la neige, protégé du froid dans le sol, sous de vieilles bâches et un bouchon de glaise, le vin a fermenté, il attend, calmé, qu'on le cueille dans le pot au bout du bâton.
Ce soir on va chanter, on va déclamer, raconter des histoires autour de la table géorgienne, couverte de plats divers, et on va boire pendant quelques heures...

C'est aujourd'hui, mais c'est aussi hier, depuis la nuit des temps que l'on met le vin à fermenter dans des poteries enterrées. Les Grecs, les Romains le faisaient dans les dolia. Et certainement dès le néolithique, dès que la poterie a été inventée, on a voulu protéger le vin des ardeurs du soleil et de la chaleur dans ces régions semi-désertiques, on a certainement dû enterrer les jarres très tôt ! Bien sûr les techniques ont évolué, mais ici, en Géorgie, on a soudain la sensation d'être en relation directe avec toutes les époques, de relier l'Histoire à nous, de vivre en connection avec des générations d'hommes et de femmes qui ont cultivé leur vigne, siècle après siècle, alors que le tumulte du monde déferlait autour de leurs terres.