Note filmique #5 / Webdoc and Co

Ce fameux web-doc !! Où en est-on ?

Les chaînes veulent toutes leur exposition internet, on clame partout la mort prochaine de la télé tombant du ciel dans le cerveau disponible de chacun, on ne veut plus que des projets de films accompagnés de leur pendant internet !!

Mais qui regarde des web-docs ?? Qui d'ailleurs s'amuse à en produire ? Les producteurs partent en courant des qu'on prononce ce mot ! Pas de modèle économique, pas d'audience, beaucoup trop cher, pas de circuits de financements suffisants...


Notes prises pendant un stage webdoc (Cinédoc à Annecy). C'est très intéressant !

Une bonne question pour démarrer : qu'est-ce qu'on pourrait faire sur internet qu'on ne fait pas à la télé ?
De l'interactivité bien sûr ! Donc, le webdoc c'est... interactif !
Quelle expérience va-t-on proposer à l'internaute ? Il faut une expérience dense, une expérience personnelle, en immersion. Il faut placer l'internaute au centre du récit.
L'idée initiale du web était de relier les gens entre eux. Maintenant on peut apprendre et contribuer.
L'auteur devient un architecte narratif. Il faut "gamifier" le récit : 1 événement interactif = 1 point de montage. L'évènement interactif (le clic) devient le noeud temporel du récit. Mais les pages web peuvent aussi avoir une dimension temporelle, elles ont une durée intrinsèque, que l'internaute peut modifier par son comportement.

Il y a plusieurs types de comportements, d'actions possibles :
                          - accéder à des ressources
                          - manipuler des contenus
                          - produire du contenu (posts...)Il faut animer, entretenir "sa" communauté, "son" public web : c'est le community managment. Quelqu'un a établit une loi mathématique (!) :
        pour 100 000 internautes qui regardent une page web
        >>>     1 000 pensent qu'ils pourraient/aimeraient bien contribuer,
        >>>          10 disent qu'ils vont le faire
        >>>             1 va vraiment le faire !!




















Si on veut définir un projet webdoc, on peut se poser ces questions :
    - quel sujet, quel support, quel endroit (lieu-univers du récit)
    - quel principe de navigation (navigation contrainte -peu interactive, chaînage à choix en arborescence : divergents, en boucle, choix définitifs, en arête de poisson...) > de toutes façons, c'est plutôt une bonne idée de varier les architectures narratives, une navigation riche et variée évite de lasser - mais on peut être un peu perdus...
   - quelle intention (pourquoi parler de telle chose), quels enjeux (en quoi ce sujet résonne dans le monde d'aujourd'hui), quel public (communauté - a créer = impossible ?, existante - s'adosser à une communauté déjà vivante, des réseaux, des groupes, des forums, des sites, des médias web, des blogs existants...), quels partenaires (éditoriaux, studio, développement multimédia, informatique etc.)
    - quel financement : argent public, issu d'une volonté politique : TV publique et CNC. Le crowd funding n'est pas vraiment la panacée pour le finacement, mais est un bon moyen pour parler de son projet, pour rencontrer une communauté, permet de sonder l'opinion, de capitaliser en termes d'image.

Les tendances actuelles :
    - le jeu : gamification / le jeu, c'est gagner quelque chose = bon moteur d'intérêt. Mais est-ce un bon moteur narratif ?
    - le mobile (tablettes etc.)
    - la simplicité interactive, de l'architecture narrative.
    - la contribution,




Les mots du vin

"Il a un parfum de fruit, de fruits rouges, cassis, groseille, on sent des pointes d'acacia et d'abricot, ou de cuir et de réglisse, ou de poire confite et de vanille... "

J'ai toujours été surpris du fait que pour parler du vin, on doive aller se référer à d'autres fruits, d'autres odeurs. On ne définit pas le vin ou le cépage par lui-même !

Toujours des odeurs, des parfums qui viennent d'ailleurs. Comme si le vin n'arrivait pas à avoir définit sa propre place dans le monde des senteurs, que chaque cépage n'arrivait pas à se faire identifier pour ce qu'il est, pour son propre parfum...

On peut se dire que c'est parce que le vin est un produit de transformation, en fait on ne boit pas vraiment le jus du raisin. On ne peut pas dire, oh, ce goût de raisin mondeuse ou cabernet-franc ! La fermentation a transformé le jus en quelque chose de nouveau, et d'ailleurs, qui a jamais goûté (à part les vignerons bien sûr - et les vendangeurs :) une grappe de syrah, de cabernet ou de pinot noir ?

Mais une autre explication m'a été donnée par Philippe Grenier (aux Amphores en St Joseph) : c'est qu'on on arrête pas d'en parler, du vin ! Ca fait 2 000 ans que les hommes se passionnent pour le vin, qu'ils en parlent, qu'ils essaient de le définir, de le préciser, de le cerner, de le posséder, de le partager... Et il faut des mots pour cela.
Est-ce que on parle autant des pommes, des poires, du raisin ? On dit, "tiens, cette poire Beurée Hardy est excellente"... On s'en souvient, on retrouvera ce goût un jour, on se rappellera... Mais pour le vin, on en parle souvent, on veut raconter ce qu'on éprouve, quelle goût ça a... et du coup, on va piocher dans la palette des senteurs que l'on connait pour en parler...