Le Guerrier / The Warrior


Le Guerrier... qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que ça vient faire dans une introspection de l'âme humaine ? Et de la place du Vin dans la révélation de cette âme !?
Pourquoi démarrer par la violence, la guerre ? Pourquoi en faire un archétype incontournable de la personnalité humaine ?
En fait, on peut utiliser cette image du Guerrier dans un autre registre, et c'est plutôt celui-là qui me motive au départ : le Guerrier, comme une attitude face à la vie, face à soi-même.
Le Guerrier est celui qui prend sa vie comme un combat, permanent, long. Il sera défait à la fin, c'est sûr, la Mort l'attend, mais il veut que chacune de ses actions, chacun de ses instants soit vécu pour la totalité de ce qu'ils est, sans renoncement aucun à ce qui fait l'essence même de notre passage sur Terre : la Perception de la Rumeur du monde.
Alors le Guerrier prend les armes, celles de sa Volonté, de son Intention inflexible, il étudie le champ de bataille, il élabore une stratégie, il apprend à connaître ses ennemis, ils s'appellent "routine", "apparence", "envie", il choisit ses compagnons de lutte, mais il reste seul dans la bataille finale.
 Le Guerrier est la part de Volonté et de Contrôle que nous exerçons sur nos vies. C'est notre force intérieure, celle qui existe, intacte, complète à la naissance, et qui très rapidement est mise à l'épreuve par le monde, par l'éducation, par les règles de la société, par une description du monde qui n'est pas la notre mais celle fabriquée par l'époque. Alors nous pouvons soit réveiller cet esprit du Guerrier, le faire émerger pour reprendre le Contrôle de nos perceptions, et ouvrir nos sens à l'Inconnu, la surprise, l'Invention, la légèreté, la fluidité.
Le Guerrier est entraîné, persévérant, il accepte aussi de ne pas plaire, de se couper des autres, parce qu'il refuse les compromis et les faux-semblants. C'est une position inconfortable, qui peut conduire à un certain extrémisme, à une rigidité, une froideur et un manque d'empathie pour l'autre.
C'est l'autre face du Guerrier, qui s'isole et ne ressens plus la richesse et la complexité du monde, devient insensible, voire cruel, car c'est sa voie, sa réalisation personnelle qui seule compte.

Le Vin a accompagné durant l'Histoire cette figure du Guerrier. Soit en la soutenant, soit en l'infirmant.
On se souvient de la description des Gaulois que les historiens romains en faisaient : "des êtres chevelus qui s'enivrent et déferlent en hurlant et terrorisent les armées romaines".
Le Vin et l'ivresse permettent de passer dans un état sur-humain, qui laisse penser que l'on n'est plus sujet aux attaques mortelles, que l'on est invincible, immortel. De même l'excitation provoquée par l'ivresse repousse les limites de notre corps et permet des prouesses, des exploits guerriers qu'un homme sobre ne pourraient réaliser.
Le Vin étant une boisson sacrée par excellence, le boire permet donc également à l'orée du combat de renouveler le pacte, l'alliance que l'homme et le clan fait avec ses dieux, et lui assure donc un contexte "surnaturel" favorable pour le combat.
Dionysos lui-même est souvent accolé à tout un vocabulaire guerrier. Il a un air de général avec son bâton de chef, le thyrse magique. On le nomme commandant de ses armées de Bacchantes, qui vient reconquérir à Thèbes sa place naturelle. D'ailleurs, ses pérégrinations sont souvent comparées à des "campagnes", dans le sens militaire (en Inde, en Perse...). Et par ailleurs, la cruauté et la violence de ses réactions vis-àvis de ses détracteurs ou de ses opposants fait plus penser à un chef de guerre qu'à un dieu de l'amour et du plaisir !


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