Les mots du vin

"Il a un parfum de fruit, de fruits rouges, cassis, groseille, on sent des pointes d'acacia et d'abricot, ou de cuir et de réglisse, ou de poire confite et de vanille... "

J'ai toujours été surpris du fait que pour parler du vin, on doive aller se référer à d'autres fruits, d'autres odeurs. On ne définit pas le vin ou le cépage par lui-même !

Toujours des odeurs, des parfums qui viennent d'ailleurs. Comme si le vin n'arrivait pas à avoir définit sa propre place dans le monde des senteurs, que chaque cépage n'arrivait pas à se faire identifier pour ce qu'il est, pour son propre parfum...

On peut se dire que c'est parce que le vin est un produit de transformation, en fait on ne boit pas vraiment le jus du raisin. On ne peut pas dire, oh, ce goût de raisin mondeuse ou cabernet-franc ! La fermentation a transformé le jus en quelque chose de nouveau, et d'ailleurs, qui a jamais goûté (à part les vignerons bien sûr - et les vendangeurs :) une grappe de syrah, de cabernet ou de pinot noir ?

Mais une autre explication m'a été donnée par Philippe Grenier (aux Amphores en St Joseph) : c'est qu'on on arrête pas d'en parler, du vin ! Ca fait 2 000 ans que les hommes se passionnent pour le vin, qu'ils en parlent, qu'ils essaient de le définir, de le préciser, de le cerner, de le posséder, de le partager... Et il faut des mots pour cela.
Est-ce que on parle autant des pommes, des poires, du raisin ? On dit, "tiens, cette poire Beurée Hardy est excellente"... On s'en souvient, on retrouvera ce goût un jour, on se rappellera... Mais pour le vin, on en parle souvent, on veut raconter ce qu'on éprouve, quelle goût ça a... et du coup, on va piocher dans la palette des senteurs que l'on connait pour en parler...

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